Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 11:27

Le 13 juillet 2OO9

 

Monsieur Manuel VALLS

 
Cher Manuel,

Notre Parti a besoin de chacun des socialistes pour contribuer à son redressement après des années difficiles ponctuées par trois échecs à la présidentielle et un Congrès de Reims difficile qui a laissé une image déplorable de notre parti.

Au congrès, les militants nous ont demandé avec force de jouer notre rôle de principal parti d’opposition, c'est-à-dire de dénoncer ce qui nous apparaît injuste, ou inefficace, et de proposer une alternative qu’attend aujourd’hui notre pays. Ils nous ont aussi demandé de nous réunir et de parler d’une même voix.
Depuis cette date, et personne ne le conteste, le parti s’est remis au travail, s’est ouvert sur la société et a su porter des propositions fortes. Nos parlementaires mènent depuis plusieurs mois un travail coordonné et tout à fait remarquable.
Par ailleurs, j’ai mis toute mon énergie à rassembler les diverses sensibilités dans le respect de la ligne politique définie par le Congrès de Reims, aujourd’hui présentes dans la direction. Je suis d’ailleurs heureuse des relations de confiance qui me permettent de débattre en toute sérénité avec Ségolène Royal.
A la suite des élections européennes, nous avons défini notre feuille de route, en nous attelant à deux tâches essentielles : la préparation du projet et le rassemblement de la Gauche.
Le séminaire de Marcoussis a constitué le coup d’envoi de ce travail collectif. Chacun a reconnu la qualité du débat qui nous a rassemblés.

Par ailleurs, après de nombreux contacts avec nos partenaires de la gauche, j’ai écrit à chacun d’entre eux pour engager une nouvelle démarche de rassemblement, fondée sur les idées comme sur la stratégie politique.
Force est de constater que ce travail collectif pour moderniser nos idées est contrarié chaque jour par la cacophonie d’expressions isolées -d’ailleurs le plus souvent contradictoires-, et par des initiatives solitaires prenant le contrepied des positions de notre Parti.
S’engager dans un Parti, c’est un acte d’adhésion à des valeurs et des pratiques communes, mais c’est aussi - qui plus est dans un parti démocratique comme le nôtre-, accepter de débattre en son sein, d’y apporter ses idées et ses réflexions, et lorsque la décision est prise de la respecter et la porter dans l’opinion.
On ne peut utiliser un Parti pour obtenir des mandats et des succès, en s’appuyant sur la force et la légitimité d’une organisation collective, et s’en affranchir pour exister dans les médias à des fins de promotion personnelle. On n’appartient pas à un Parti pour s’en servir mais pour le servir. Les militants et même les français exigent de nous du travail, du courage et des idées.
Il n’y a pas un jour, mon cher Manuel, où tu n’expliques aux médias que notre parti est en crise profonde, qu’il va disparaître et qu’il ne mérite pas de se redresser. Paradoxalement, tu t’appuies sur nos règles collectives pour appeler à « l’insurrection militante ».
Les militants, eux, ont un souhait, c’est que tu mettes ton intelligence et ton engagement au service du Parti et donc des Français. Tes propos, loin d’apporter une solution, portent atteinte à tous les militants et à tous les dirigeants, qui aujourd’hui travaillent à retrouver la confiance avec nos concitoyens.
Tu donnes l’impression d’attendre, voire d’espérer la fin du Parti Socialiste.
Mon cher Manuel, s’il s’agit pour toi de tirer la sonnette d’alarme par rapport à un Parti auquel tu tiens, alors tu dois cesser ces propos publics et apporter en notre sein tes idées et ton engagement. Si les propos que tu exprimes, reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti Socialiste.
Je ne peux, en tant que première secrétaire, accepter qu’il soit porté atteinte au travail que nous avons le devoir de réaliser. La discipline n’est pas la police des idées, mais la condition de la cohésion et de la réussite d’une équipe.
C’est un moment de vérité. Je te demande de me faire part de ton choix dans les jours qui viennent, et d’en assumer toutes les conséquences pour l’avenir.

Avec toute mon amitié.

Martine AUBRY

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
"...en avant pour de nouvelles victoires"<br /> <br /> Pourtant c'est plus facile de voir la poutre que la paille! lol
Répondre
P
Effectivement, quand on voit tous les succès remportés par le PS depuis le remarquable congrès de Reims, on se demande bien ce que l’on pourrait critiquer : plus de 16% aux élections européennes, une glorieuse troisième place acquise de haute lutte, à trois (avec le modem et le PC) à Hénin Beaumont, des propositions à foison, un parti qui travaille comme un fou.<br /> <br /> Le PS, comme toutes les organisations fermées n’admet la critique (mesurée) que si elle ne se sait pas. Il ne semble pas encore avoir intégré l’influence des médias, la soif de savoir des citoyens, la vitesse des changements, la transparence, le pouvoir d’Internet.<br /> <br /> Martine Aubry, avec ce don de la communication qui la caractérise, va donner avec cette affaire une audience inespérée à Manuel Vals.<br /> Qui, bien entendu, ne se taira pas. Quelle sera la suite : exclusion du parti ? Départ du parti de son bras droit, un an après la sortie de son bras gauche ne laissant à Martine Aubry qu’un moignon central ?<br /> <br /> Comme le disait une autre, en avant pour de nouvelles victoires.
Répondre

  • : Section PS Clohars Carnoët - Le Pouldu - Doëlan
  • : Blog de la section du Parti Socialiste de Clohars-Carnoët qui traite de la vie locale et municipale comme de l'actualité nationale ou internationale.
  • Contact

Recherche