Les soubresauts de la politique propulsent parfois sur le devant de la scène de jeunes loups aux dents bien aiguisés : les rénovateurs. Certains
disparaissent vite mais d'autres arrivent à percer durablement et deviennent finalement des "notables" de la politique.
Ce cliché des rénovateurs de la droite a une vingtaine d'année. Si François Fillon a fait son bonhomme de chemin pour devenir premier ministre, d'autres ont des parcours plus tortueux
voire décadents... Charles Millon a fricoté avec l'extrême droite alors que certains sont carrément devenus fréquentables pour une partie de la gauche!
Michel Noir (au fond à gauche à côté du jeune De Villier) est emblématique de ces néo-rénovateurs. Au sommet à la fin des années 80, sondage aidant, il
a dégringolé les marches pour s'écraser au sol et disparaitre de la vie politique. Eric Zemmour, spécialiste de la droite française fait l'analyse dure et juste de cet
épisode :
"Ils ne travaillaient pas pour l'histoire mais pour l'immédiat. Ils se souviennent surtout de ces hordes de journalistes qui les entouraient comme des vedettes de
cinéma. De ces courses-poursuites, de ces rendez-vous secrets, de ces «20 heures» regardés ensemble. La politique à la lady Diana. La presse les suivait, les
poursuivait, les confessait, les exaltait, les glorifiait. Elle les appelait les «rénovateurs». Ou les «douze salopards». On était au cinéma. L'épisode des rénovateurs, ce fut d'abord ce
narcissisme médiatique débridé. L'analyse idéologique est encore plus facile : il n'y en a pas. Le vide idéologique des rénovateurs est leur marque de
fabrique."
Sylvain Rakotoarison dans ses articles sur "Les 12 rénovateurs de l'opposition : splendeur et décadence" parle d'"incohérence de la
démarche" et de ces "rénovateurs qui deviennent apparatchiks"
Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé au Parti
Socialiste ne saurait être que fortuite.