Le littoral de toute cette région du «Nordeste» est bordé d’immenses plages. A basse mer, les voitures y circulent pour aller d’un village à un autre. Certains touristes y font des «raids» en buggies de plusieurs centaines de Km, comme, par exemple de Natal à Fortaleza (environ 800 Km).
Ces plages sont bordées de hautes dunes de sable blanc qui s’étendent sur plusieurs dizaines de Km à l’intérieur, toujours «nourries» par un vent qui souffle sans discontinuer: le célèbre alizé tant recherché par les navigateurs. Idéal pour les éoliennes ! Il y en a une centaine à quelque distance de Rio do Fogo; je n’en ai jamais vu une seule à l'arrêt !
Ces plages sont souvent idylliques mais aussi parfois hostiles: c’est plutôt le cas à Rio do Fogo: des roches affleurantes hérissées de concrétions de coquillages vous entaillent les pieds. Elles ne semblent pas gêner les pêcheurs qui pourtant sont toujours nus-pieds: on dit qu’ils ont au moins un centimètre de corne sous leurs pieds !
Tout comme les rues, la plage est toujours animée autour du village: les «jangadas» y sont échoués .
Les pêcheurs les entretiennent et réparent leurs filets( (nous parlerons plus loin de ces bateaux caractéristiques de cette région). D’autres construisent des pièges à langoustes constitués d’un enchevêtrement de branchages, vielles tôles, pneus usés,... solidement liés par des fils de nylon. On voit aussi des ânes ou des chevaux qui prennent leur bain pour une toilette bien méritée. Plus loin, deux hommes tirent une large seine pour une bien maigre pêche des quelque menu fretin.
Les gens ne vont pas souvent se baigner, seulement les enfants et je n’ai pas vu de surfeurs à Rio do Fogo.
Par contre, dans une petite station balnéaire de la région où j’ai passé deux jours, j’ai rencontré de nombreux surfeurs . Ils sont aussi acharnés que les nôtres, mais - grosse différence - avant de se lancer à l’assaut des vagues, ils se livrent à une longue séance de gymnastique, étirements, etc... (ph. 40-4-04) Ce qui leur permet certainement de faire admirer leurs muscles aux jolies baigneuses.
Bien sur, il y a aussi les joueurs de foot qui apparemment ne craignent pas de shooter dans les roches affleurantes.
Ils ont plusieurs «terrains» pour probablement différentes équipes (dont une féminine) et le soleil brulant semble plutôt galvaniser leur ardeur et leur dynamisme.
Mais j’oubliais la musique ! Bien sur elle est présente: une voiture bourrée se hauts-parleurs est comme par hasard garée à côté d’un bar ouvert sur la plage, et tout le monde - à un Km à la ronde - profite des dernières bossa-nova à la mode. Y compris les ouvriers d’un petit chantier naval voisin qui martèlent une vielle coque. En respectant le tempo, bien entendu !
Jean Lecourt