Le Monde.fr publie une interview de Marie Choquet, psychologue, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui scrute, depuis 1969, les comportements à risque des adolescents.
C'est une vieille ritournelle que de dire "c'était mieux avant". Non c'était probablement différent mais pas forcément mieux.
A Clohars-Carnoët, on se souvient des cris d'orfraie qu'avait suscité le projet "dôme" au pouldu avec le déferlement craint de jeunes loubards en mobylette qui auraient troublés la quiétude des lieux...
Pourtant certains "anciens" avouent que "dans le temps" les bals de la salle des fêtes du bourg, pleine comme un oeuf avec parfois 600-700 personnes à s'entasser (bonjour la sécurité!), n'avaient rien à envier aux fêtes d'aujourd'hui. Il parait même que ces soirées finissaient régulièrement en bagarre!!! Fichtre c'était donc pire avant?
Les ados boivent-ils trop ? Fument-ils trop ? Se droguent-ils plus qu'avant ? Sont-ils plus violents ? Se sentent-ils mal dans leur peau ?…
C'est à ces questions que Marie Choquet répond au Monde. Voici quelques extraits à retrouver dans l'intégral de l'interview ici :
"Des choses ont néanmoins changé. Il y a une précocité dans certains types de comportements, pour la simple raison que tout est de plus en plus précoce".
"Ce qui me choque le plus, c'est que l'on a construit une image du jeune qui fait peur aux adultes. Il y a une vraie dévalorisation des adolescents"
"Y a-t-il une utilisation politique de ces représentations pessimistes sur la jeunesse ? Evidemment. Et ce sont les jeunes qui en font les frais."
"Entre ce que nous dit la télé et la situation dans les familles, il existe un gouffre. Dans bon nombre d'entre elles, cela se passe plutôt bien"
"N'est-ce pas inhérent à la jeunesse de tester les interdits ? C'est inhérent à l'être humain. Les plus gros consommateurs d'alcool et de tabac, ce sont les adultes"
"Aujourd'hui, toute violence est devenue intolérable, le "risque zéro" est passé par là… On a perdu un peu de bon sens entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas"
Et de conclure "On préfère toujours montrer que ce sont les jeunes (et leurs familles) qui sont en cause et continuer de croire que la responsabilité de la société est quasi nulle. Alors qu'elle n'est pas innocente."
A méditer...