Quand Jacques Chirac use et abuse de la "fracture sociale" pendant les élections Présidentielles de 1995, le RPR fait bloc derrière son chef. Hier soir, après avoir admis une défaite de... 98 voix sur fond de fraudes massives, François Fillon a parlé de "fracture morale et politique manifeste" au sein même de l'UMP.
Le premier exercice de démocratie interne de l'histoire de l'UMP va laisser des traces.
Quand le PS se déchirait à Reims, il s'agissait avant tout et surtout de rivalités de personnes et de questions de forme notamment sur la manière de diriger le parti. La "fracture" de l'UMP est beaucoup plus profonde entre une droite humaniste qui penche au centre et une droite décomplexée plus proche que jamais de l'extrême droite.
Si la presse étrangère s'est beaucoup moquée de la Primaire UMP, un "Fiasko" pour Der Spiegel ou encore une "farce" pour The Telegraph, le portrait du vainqueur est éloquent. Pour El Païs Jean-François Copé est "populiste", le magazine américain Time explique qu'il "s’est distingué en faisant des signes appuyés en direction de Marine Le Pen sur les questions d’immigration, de minorités et de l’influence de l’islam dans la société française" alors que le Los Angeles Time décrit un "partisan d'une ligne dure au discours musclé".
Jean-François Copé a gagné la bataille interne en surfant sur le thème du "racisme anti-blanc" et du grotesque "vol de pain au chocolat". Au final ce sont les idées du FN qui continuent de se diffuser encore et toujours plus largement au sein de la droite dite "républicaine". Si besoin, la victoire de la motion Droite Forte du transfuge du Front National, Guillaume Peltier, vient confirmer cette tendance "nauséabonde" selon le mot de ... François Baroin.
Dans ce contexte, le PS doit plus que jamais être à la riposte idéologique. Au boulot !
JLB
PS : A noter que les militants UMP de la 8è circonscription du Finistère ont offert 4 précieuses voix d'avance à la droite
décomplexée de Jean-François Copé dimanche dernier...