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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 13:57

  jeunesse_105387.png

Martine Aubry, qui s'exprimait samedi devant 800 jeunes socialistes réunis à l'Aquaboulevard de Paris, a choisi de placer la jeunesse au coeur du programme socialiste. 

Une manière de se démarquer de Nicolas Sarkozy, qui joue de son côté la carte « vieux », insistant sur la sécurité, les valeurs (travail, mérite…), la protection des aînés (dépendance). Electoralement, les retraités pèsent très lourd, il est vrai.

Les dirigeants du PS doivent examiner le texte final (80 pages) lundi, en conseil politique . Martine Aubry le détaillera mardi matin devant le bureau national du parti et il sera voté par les militants le 19 mai. Selon Guillaume Bachelay, cheville ouvrière du projet, cité par Le Journal du Dimanche, « c'est un texte sérieux d'une gauche sérieuse ».

Vingt propositions phares seront mises en exergue au début du document. Il s'agit de combattre le sentiment de déclassement des Français et leur désarroi face à la mondialisation.

 

Le retour des emplois jeunes

300.000 emplois d’avenir
Martine Aubry a précisé hier que les 300.000 nouveaux emplois jeunes seraient recrutés dès les deux premières années. Les contrats seraient réservés aux administrations et aux secteurs de l’économie sociale. Il s’agira d’emplois "verts" dans les métiers de l’environnement (eau, déchets, recyclage…) et de métiers tournés vers l’"innovation sociale". Martine Aubry veut "un grand plan" qui verrait les emplois jeunes réaliser les bilans énergétiques chez les ménages qui le souhaitent. En 1997, alors ministre du Travail, elle avait créé 350.000 emplois jeunes.

L’allocation d’autonomie
Martine Aubry a annoncé samedi, devant le Mouvement des jeunes socialistes, la création d’une allocation d’autonomie, la requalification des stages en contrats de travail et la mise en place du CV anonyme.

Une grande réforme fiscale

Fusion de l’impôt sur le revenu avec la CSG
L’impôt sur le revenu et la CSG seraient fusionnés pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source. L’idée dort dans les cartons de Bercy depuis dix ans. Elle est également en vogue à l’UMP. Sa version de gauche s’inspire des travaux de l’économiste Thomas Piketty, qui a montré que les classes moyennes étaient plus ponctionnées que les foyers les plus riches. Les revenus de l’épargne, y compris les stock-options, seraient soumis au barème pour être taxés "comme les revenus du travail". Une nouvelle tranche pourrait être ajoutée afin de mettre les plus hauts revenus à contribution. "Pour 90 % des gens, cette réforme se traduira par moins d’impôts ou pas plus", explique-t-on au PS. Les ristournes mises en oeuvre par Nicolas Sarkozy (loi Tepa, TVA réduite sur la restauration, taxe professionnelle, etc.) seraient progressivement abrogées.

Baisse de la taxation des bénéfices réinvestis
L’impôt sur les sociétés (33,3% actuellement) serait abaissé à 20% pour les profits réinvestis et relevé à 40 % pour les bénéfices distribués aux actionnaires ou les rachats d’actions. Cette mesure est inspirée du mécanisme allemand. "Elle relancera l’investissement et aidera les PME", argumente Aubry devant son entourage. Le crédit impôt recherche serait recentré sur les PME et l’industrie.

La transition écologique

Sortie du "tout-nucléaire"
Le PS préconise d’inverser "le mix énergétique dans les plus brefs délais", en comptant vingt ans. Traditionnellement partagé entre partisans et adversaires de l’atome, le Parti socialiste penche vers une extinction de centrales. Il ne fixe pas de pourcentage minimal pour la production électronucléaire, comme l’avait fait François Hollande. Les Verts réclament une sortie en vingt à trente ans. Le potentiel candidat Hulot, réputé peu hostile à l’énergie atomique, s’est rangé à cette idée après Fukushima. En 1997, Lionel Jospin et sa ministre de l’Environnement, Dominique Voynet, s’étaient entendus uniquement sur l’arrêt de Superphénix, les débats avaient parasité le mandat.

TVA "écomodulable"
Les produits dont la fabrication et le transport polluent le plus seraient frappés d’une TVA plus élevée et inversement. Un nouveau barème serait ainsi créé. Cette mesure se ferait à recettes constantes, sans augmenter globalement cet impôt.

La régulation dans l’entreprise

Plafonnement des salaires des dirigeants
Les salaires des patrons seront limités à une échelle de 1 à 20 dans les entreprises dont l’État est présent au capital. La mesure correspond à une proposition de Jean-Luc Mélenchon. "C’est une exigence de décence", justifie-t-on au PS. Sur la base du smic brut chargé, le plafond approcherait donc 500.000 euros brut annuels. Concrètement, Carlos Ghosn (Renault), Gérard Mestrallet (GDF Suez) et Henri Proglio (EDF) devraient diviser leur salaire fixe par plus de deux. Les présidents d’entreprises 100% publiques (Guillaume Pepy à la SNCF, Jean-Paul Bailly à La Poste…) n’auraient pas d’efforts à fournir, étant le plus souvent sous ce seuil. Anne Lauvergeon (Areva) le dépasse.

Égalité salariale hommes-femmes
Les allégements de cotisations sociales et les aides de l’État seraient réservés aux entreprises qui ont signé des objectifs d’égalité salariale entre hommes et femmes. La conditionnalité des baisses de charges est une idée de la CFDT. Quant à l’égalité hommes-femmes, elle a fait l’objet de sept lois depuis 1972, sans effet.

Des salariés dans les conseils d’administration
Les entreprises seraient tenues d’ouvrir leur conseil d’administration à des représentants des salariés. Dominique Strauss-Kahn défend cette idée depuis longtemps. La loi attribue déjà des sièges aux actionnaires salariés mais elle n’est pas coercitive et les sociétés l’appliquent diversement.

L’encadrement des loyers

Le PS veut faire baisser la part du logement dans les dépenses des ménages. Les loyers seront encadrés dès la première location et lors de la relocation, dans les zones en tension (coeur des villes, Île-de- France, Côte d’Azur…). Un nouvel indice des prix, tenant compte des dépenses quotidiennes et des dépenses contraintes, sera créé. Il pourrait servir à indexer les loyers, le smic, les prestations sociales mais cette mesure reste en débat.

Des médecins en zone rurale

Les jeunes médecins seraient financièrement incités voire obligés de s’installer dans les "déserts médicaux" (zones rurales et quartiers populaires), par exemple, pendant une période de trois à cinq ans. "Leurs études sont payées par la collectivité", rappelle-t-on au PS. Des "maisons de santé" seraient créées pour assurer la permanence des soins dans les petites villes et à la campagne. L’hôpital serait "recentré sur ses missions".

Des policiers et magistrats supplémentaires

Renforcement de la justice
Un "pacte de tranquillité et de sécurité publique" garantirait l’indépendance de la magistrature et du parquet. Une réponse à la fronde des magistrats contre Nicolas Sarkozy. La justice disposerait de moyens supplémentaires (500 emplois de magistrats et greffiers) pour renforcer "la justice au quotidien".

Des sanctions rapides et proportionnées
Le premier acte de délinquance doit donner lieu à "une sanction juste, rapide et proportionnée". "Il faut un système cohérent de sanctions", dit-on au PS, où l’on imagine des peines alternatives (travaux, internats fermés) pour les délits mineurs.

10.000 recrutements pour la sécurité
De nouveaux postes seraient créés auprès des commissariats et gendarmeries, afin de relancer la police de proximité (1.000 la première année, 10.000 sur cinq ans). Le PS entend reprendre l’îlotage des années Jospin, que la majorité actuelle tend, elle aussi, à rétablir pour faire baisser la délinquance.

Priorité à l’école primaire et à l’université

L’Éducation nationale concentrera ses efforts vers les tout-petits et le primaire, avec des classes moins nombreuses, et les premiers cycles universitaires. Études de l’OCDE à l’appui, le PS note qu’à l’entrée du collège trop d’élèves présentent des lacunes et décrochent. "Il faut agir en amont", dit-on. La baisse des redoublements permettrait de faire des économies. Les moyens seraient aussi réalloués au premier cycle de l’enseignement supérieur, où l’échec est fréquent. La pluridisciplinarité serait rétablie à l’université pour les premières années.

La relance de l’investissement

Banque publique
Les moyens d’Oseo, du Fonds stratégique d’investissement, de la Banque postale et de la Caisse des dépôts seraient regroupés au sein d’une "banque publique d’investissement". Elle serait déclinée sous forme de fonds régionaux pour financer les PME, dans un "objectif de croissance" et de "renforcement des capacités à l’exportation", explique-t-on. "Elle se veut exemplaire du retour à une politique industrielle."

Financement par l’Europe
Un emprunt européen financerait des infrastructures et l’innovation. Les droits de douane européens seraient augmentés pour les produits dont la fabrication ne respecte pas les règles sociales et environnementales de l’Union

sources JDD.fr et Rue89

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 12:16

cantonales.pngPour les élections cantonales des 20 et 27 mars le parti socialiste les candidats socialistes s’engagent pour l’emploi, le développement économique, la justice sociale et le développement des services publics de proximité comme l’éducation ou la santé.
Voir en ligne : le contrat socialiste

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 12:03

les-primaires-comment-ca-marche-74756.pngLe bureau national qui s’est tenu le 11 janvier a fixé les grands rendez-vous des socialistes pour l’année 2011. 

Pour le projet : 
Conseil national sur le texte le 9 avril
Vote des adhérents le 19 mai
Convention nationale le 28 mai
Primaires : 
Dépôt de candidatures du 28 juin au 13 juillet
Vote les 9 et 16 octobre
Convention d’investiture le 6 novembre
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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 20:25

Aubry-Hamon.jpgINTENABLE !!! 8 jours sans que la première secrétaire du PS ne s'exprime et le microcosme politico-médiatique s'interrogeait déjà sur ce... silence! Martine Aubry était tout simplement sur le terrain à Lilles et non sur les plateaux TV.

La réponse est cinglante ce dimanche dans le Journal Du Dimanche : "Le rôle du capitaine, c'est de tenir fermement la barre, de maintenir le cap et d'amener l'équipage à bon port, ce n'est pas de se laisser distraire par le clapotis des vagues"

Les résultats partiels du vote sur le texte "égalité réelle" - 80% de militants favorables - légitimisent, si besoin en était, le capitaine Aubry.

C'est par contre un camouflet pour ceux qui ont sévèrement critiqué le texte. Au plus bas dans les sondages les même devraient revenir à peu plus d'humilité...

Martine Aubry rappelle que "Le calendrier a été fixé: en juin les candidats, à l'automne le vote. Je ne vois aucune raison, sauf l'impatience de l'un ou l'autre, de changer ce calendrier que les militants ont voté et que la grande majorité des dirigeants socialistes approuve"

Quant à elle, elle annoncera «sa décision personnelle en juin, comme notre calendrier le prévoit». La priorité c'est le projet, qui doit être présenté au «printemps». «Nous dirons clairement aux Français ce que nous ferons dans les trois premiers mois après l'élection, ce que nous ferons dans le quinquennat et au cours de la décennie» «Nous ne serons pas des marchands d'illusion» assure-t-elle. «Je le dis très simplement : tout ne sera pas possible dès 2012, mais tout ce qui sera possible sera fait».

Retrouvez l'intégrale de l'interview sur le JDD.fr.

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 11:19

dsk-aubry-royalL'entente Aubry-Strauss Kahn-Royal est bien évidemment une triste nouvelle pour tous ceux qui, à droite, au centre ou à gauche, font des turpitudes de la vie du PS et de ses divisions un véritable programme politique. La presse ne doit pas non plus trouver son compte. Quel dommage! Heureusement il y encore l'ancien premier secrétaire pour considèrer que les "compromis" et les "arrangements" nuisent à la démocratie interne et au débat d'idées... Le bal des égos et les jeux de postures sont-ils inscrits dans les gènes socialistes?

Laurent Fabius répond qu'"il n'y a pas du tout d'arrangement. Simplement, on ne va pas avoir quinze candidats". "Le passé, on en a tiré toutes les leçons, les leçons de la division, de l'absence de travail" ajoute Martine Aubry.

Ainsi donc les principaux dirigeants du Parti Socialiste font le choix de mettre de côté leurs ambitions personnelles pour se concentrer sur un travail collectif en pensant avant tout à l'avenir de la France et des français. Un PS qui ne regarde plus son nombril, c'est la rupture!

Cette fois la machine à gagner est en route...  

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 22:16

les-propositions-du-ps 68442Le PS est au travail pour préparer son projet dans la perspective des échéances de 2012. Vous trouverez ici (ou sur l'image) rassemblés, au fil du temps, les propositions du PS issues de ces travaux. D'autres conventions et forums des idées complèteront progressivement ces positions.

Le mercredi 17 novembre à Créteil, les socialistes ont présenté leurs propositions pour la sécurité, qui reposent sur quatre grands principes:
I. Bâtir une société qui crée de la sécurité
II. Assurer une présence quotidienne des forces de sécurité et de la justice
III. Ouvrir l’éventail des réponses pour une sanction proportionnée de chaque acte
IV. Moderniser le fonctionnement des forces de sécurité et de la justice

Téléchargez le texte

Aidez nous à préparer le changement en 2012!

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 12:10

primaires.jpgAlors qu'Arnaud Montebourg vient de sortir du bois en officialisant sa candidature, le CNOP (Comité National d'Organisation des Primaires) du PS a tenu sa première réunion pour définir le processus d'élection. La "charte éthique" pour établir des règles de campagne et de comportements des candidats a été approuvée tout comme des aspects techniques (cartographie des bureux de votes, listing électoraux, etc...)

Ces primaires qui ont été validées par une très large majorité de militants en juin 2009 font toujours débat dans les sections. Hier soir encore, les militants de Clohars-Carnoët ont exprimé leurs doutes sur ce moyen de désignation du candidat à l'élection présidentielle. La possibilité de laisser voter des "sympathisants" non encartés pour 1 euro interroge les adhérents qui se sentent quelque part "dépouillés" dans leur engagement militant. D'autres craignent un concours de "belle gueule'" au gré des sondages, comme par exemple le dernier TNS sofres, et de la démocratie d'opinion

Le débat s'oriente plutôt aujourd'hui sur le calendrier des primaires mais il improbable que la date du vote prévue en octobre-novembre 2011 bouge. Les arguments fallacieux pour avancer le calendrier n'ont qu'un objectif inavoué que tout le monde a bien compris : Il s'agit bien sûr d'écarter un encombrant candidat potentiel... Pourtant il ne faut pas confondre vitesse et précipitation car la campagne pour les cantonales va déjà occuper le PS jusqu'en mars prochain. Le parti a besoin de mettre toutes ses forces dans la bataille sans se disperser dans des joutes internes. Le CNOP étudie, au contraire, la possibilité d'un rallongement des délais pour les dépôts de candidature jusqu'en septembre 2011! 

Jean-Jacques Urvoas, député de Quimper et secrétaire national à la sécurité, résume bien un sentiment partagé par une belle formule :

"Ce n'est pas en tirant sur l'herbe qu'elle pousse plus vite"

JLB     

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 11:01

poignant.jpgA l'heure des collectifs et autres associations de défense, cet article de Bernard Poignant pointe quelques aspects interessants à méditer sur notre commune... 

Traditionnellement, même historiquement, il y a une gauche réformiste et une gauche révolutionnaire. Le Parti Socialiste incarne le mieux possible la première, même si certains de ses éléments sont tentés par la seconde. L’une croit à la rupture en cent jours, l’autre sait que nos sociétés évoluent plus qu’elles se révolutionnent. La tentation gauchiste est donc toujours latente au risque de compromettre la victoire de la gauche toute entière.
Le gauchisme ou extrême gauche ou ultra gauche ou gauche radicale peut revêtir plusieurs visages mais la culture et les méthodes sont les mêmes. Il a le visage du trotskisme quand il est partisan. Il peut se dissimuler sous la forme associative pour se donner un aspect généreux et désintéressé. Il apparaît sous la forme spontanéiste de "collectifs" quand il prétend se vêtir du costume de résistant. Dans tous les cas, il cherche à obtenir par la violence verbale, l’intimidation et l’agressivité ce qu’il n’arrive jamais à obtenir par les urnes. Le peuple ne souhaite pas voir ce courant de pensée gérer ses affaires, ses communes comme son pays. Cela suscite des frustrations qui alimentent l’agressivité.
Les courants gauchistes en arrivent alors à ne pas reconnaître la légitimité des élus du peuple. La démocratie représentative devient suspecte. Elle n’exprimerait pas les "vraies" attentes et demandes de la population. Par définition, l’élu devient un adversaire qu’il soit de droite, de gauche ou du centre. Il faut donc le contourner : la démocratie participative peut alors être utilisée à cette fin. Il suffit d’en noyauter les structures et de l’instrumentaliser. Les modalités légales de participation des citoyens sont mêmes regardées avec méfiance. De la même façon, la démocratie référendaire est régulièrement appelée au secours. Puisque les représentants du peuple sont à bannir, tentons de les contourner par l’appel permanent à la base ou via le référendum. Quel qu’en soit le sujet et peu importe si c’est légal ou pas !
Enfin, quand le responsable de l’exécutif est socialiste, qui plus est de tendance social-démocrate, il devient le diable en personne. S’il le revendique fièrement, il devient l’homme à abattre, et même à discréditer par l’injure, l’insulte et la calomnie. Sur ce terrain, les deux extrêmes ont quelques points communs.
Cette forme de gauchisme demande d’ailleurs au socialisme démocratique de bien vouloir relayer ses propres propositions, au nom de ce qu’il appelle la "vraie gauche". comme s’il y en avait une fausse. J’ai entendu François Mitterrand répondre à quelqu’un sur ce thème : "Nul n’est juge du socialisme, sauf le peuple". Il n’a pas besoin d’un corps d’inspection générale ou d’un pape infaillible !
La gestion des services publics sert souvent de champ de bataille à l’extrême gauche pour tenter de culpabiliser les réformistes. La question de l’eau, de sa production, de sa distribution et de son épuration en fournit un exemple. Et pourtant, le Parti Socialiste français a précisément une doctrine sur ce sujet. Il n’interdit pas de faire usage d’une loi du 20 janvier 1993 qui organise la délégation de service public. Elle a été promulguée par François Mitterrand, proposée par Pierre Bérégovoy, présentée à l’Assemblée Nationale par Michel Sapin. Les Députés socialistes (dont moi-même) et radicaux de gauche l’ont votée. Les Députés communistes se sont abstenus pour ne pas gêner leurs élus locaux qui s’apprêtaient à l’appliquer.
Pour l’élection présidentielle de 2007, le projet socialiste laissait "aux élus locaux la possibilité de choisir entre la gestion publique et la gestion privée".
L’année suivante, dans le numéro d’octobre 2008 de la revue Economie Politique, le Premier Secrétaire du PS, François Hollande, écrivait ceci : "Une mission peut être exécutée par la délégation de service public". En juin 2008, par un vote de très large majorité, les adhérents du PS ont adopté une nouvelle Déclaration de principes, la cinquième de leur histoire. Ils ont abandonné l’objectif de la propriété publique de tous les moyens de production et d’échanges. Ils ont décidé que le cadre de leurs propositions se situait dans une "économie sociale et écologique de marché". Pour un gauchiste, c’est l’horreur. Mais les Français sont les seuls juges.
Le dernier livre qui évoque cette question est celui de Jean-Louis Bianco "Si j’étais Président", paru chez Albin Michel en ce mois de septembre 2010. Page 184, il lui est demandé de se définir comme socialiste. L’ancien Secrétaire Général de François Mitterrand à l’Elysée pendant 10 ans répond ceci : "à la fois idéaliste et pragmatique". Il illustre son positionnement de la façon suivante : "Je ne suis pas choqué par une délégation de service public exercée
par une entreprise privée. Je ne fais pas partie de ceux qui estiment que la régie représente toujours le bien incarné et que la délégation de service public serait mauvaise par principe".
Que l’on gère une ville, un département, une région, un pays, le plus simple est de rester fidèle à ce que l’on est, sans se laisser impressionner par l’agitation ambiante dès lors qu’elle s’accompagne d’agressivité injurieuse et calomnieuse. 

Bernard Poignant

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 12:21

Mode_demploi.pngLa convention nationale sur l'égalité réelle présidée par Benoit Hamon s'est déroulée hier soir dans un climat un peu tendu.... Le conseil national a adopté le texte à l'unanimité moins douze abstentions soient 59 voix "pour". Mais avec une participation d'à peine 25% (71 membres sur environ 300) et des critiques parfois sévères (Hollande, Moscovici...), le texte ne satisfait pas tout le monde.

«C'est bien beau d'avoir une sorte de concours Lépine des propositions pour l'égalité réelle, mais la réalité, c'est qu'il faut ordonner, prioriser ses propres priorités», a déclaré François Rebsamen ce matin sur RTL.

Du côté de la direction, Guillaume Bachelay répond "Je veux rassurer nos camarades qui s’alarment d’une gauche qui promettrait tout : le premier danger serait une gauche qui ne changerait rien"

La balle est désormais dans le camp des militants qui vont débattre en section et amender ce texte si nécesaire qui sera ensuite soumis au vote le 2 décembre prochain.

Le texte de 45 pages que l'on peut télécharger ici met en avant un certain nombre de réformes phares : le paiement au forfait des médecins généralistes, la maternelle obligatoire à partir de 3 ans, la réduction des vacances scolaires d'été et la semaine de cinq jours à l'école, l'octroi d'une allocation d'autonomie pour les étudiants et une aide à la recherche du premier emploi, la reconnaissance du mariage et du droit à l'adoption pour les couples homosexuels, le congé parental partagé entre la mère et le père et encore beaucoup d'autres mesures comme l'interdiction du crédit revolving ou l'instauration d'un grand service public de l'eau.

On peut aussi retrouver les principales propositions du texte sur le site du Monde.fr.

 

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 21:11

electionsLes élections Américaines viennent de se terminer sur un paradoxe dont seul l’univers médiatique semble encore faire semblant d’y comprendre quelque chose : l’électorat américain  qui a élu il y a deux ans le président Obama en lui demandant de conduire le changement, lui signifie aujourd’hui qu’il ne veut pas de changement…. !!!

Nombre de politologues tireront les cartes sur le sens à donner à ce vote, avec en ligne de mire que ce vote est intervenu dans un contexte de crise économique. Je crains que la réponse soit plus basique. Dans nos démocraties, la politique est devenue davantage un spectacle médiatique qu’un enjeu de réflexion pour conduire l’homme vers une meilleure qualité de vie collective. Ce qui compte est l’instant présent, on est davantage dans l’émotion que suscite le candidat (sympa, belle, il en veut etc…), les petites phrases, le  look plus que la vision politique qu’il devrait incarner. Et plus le candidat se rapproche de ce que les gens ont envie d’entendre et plus il a de chance d’engranger des voix. En ces temps de doute on imagine le danger que recouvre cette attitude. On peut même estimer qu’avec les sondages, dans une certaine mesure, on est dans un jeu de paris. Prenons-y garde… … Il faut avoir le courage de défendre des valeurs, être critique sur les dérives de nos sociétés, dire clairement ce qui nous sépare et ce qui nous rapproche dans la vie politique. C’est en amenant nos citoyens  à se poser des questions que l’ont peut les amener à faire des choix. Car tous aussi sympathiques que soient les candidats, ce qui doit les qualifier ou pas, c’est avant tout leur capacité à proposer un itinéraire clair et balisé tout en en ayant fait  preuve de compétence et de sincérité dans leur parcours. Les idées et les actes. On appelle cela la politique.

Elle nous manque.

 

J J

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